-
● J'ai vu...
J'ai reçu par mail ce texte anonyme en forme de poème. J'ai choisi de le publier sur ce site. J'ai voulu changer son titre, puis j'e ne l'ai pas fait. J'ai simplement rajouté en dernière ligne le titre auquel j'avais pensé, qui rend hommage à un livre du siècle dernier.
J’ai vu des gens expulsés d’un jardin public car ils n’avaient pas le droit de porter un certain tee-shirt, mais ce n’était pas en Chine.
J’ai vu une personne à vélo se faire confisquer son drapeau par les CRS.
J’ai vu des policiers arrêter des mères de famille qui se rassemblaient, mais ce n’était pas en Russie.
J’ai vu des jeunes en garde à vue parce qu’ils étaient silencieux, mais ce n’était pas au Tibet.
J’ai vu une jeune fille traînée par les cheveux et perdre une ballerine, mais ce n’était pas en Ukraine.
J’ai vu cette même ballerine exhibée par un député devant une assemblée goguenarde.
J’ai vu la force publique gazer des personnes âgées, mais ce n’était pas en Syrie.
J’ai vu une génération de bobos interdire en Mai 2013 ce qu’ils avaient défendu âprement et plus violemment en Mai 68.
J’ai vu des femmes dépoitraillées attaquer une cathédrale et se faire relaxer.
J’ai vu des hommes dépoitraillés créer un embouteillage et se faire arrêter.
J’ai vu les représentants des religions vilipendés, mais ce n’était pas en Irak.
J’ai vu des centaines de milliers de personnes se rassembler et hurler leur mécontentement, mais ce n’était pas en Iran.
J’ai vu des services de renseignements confisquer et retoucher les images probantes de rassemblements pacifiques, mais ce n’était pas à Cuba.
J’ai vu un débat tronqué et un vote précipité pour satisfaire rapidement une petite minorité.
J’ai vu des journalistes achetés pour négliger de telles informations.
J’ai vu des journalistes censurés pour diffuser de telles informations.
J’ai vu des ministres se cacher tellement ils étaient hués.
J’ai vu des policiers chargés de faire dégénérer les manifestations.
J’ai vu une ministre de la Justice soucieuse d’ "arracher les enfants à l’emprise de leurs parents", mais ce n’était pas en Corée du Nord.
J’ai vu un ministre de l’Intérieur truquer des chiffres trop gênants pour la bien-pensance d’un gouvernement, mais ce n’était pas en Biélorussie
J’ai vu un Président s’immiscer dans un débat sur l’euthanasie de deux éléphantes.
J’ai vu un Président rester sourd aux cris de son peuple et claquemuré dans son palais quand on lui parle des générations d’enfants à venir.
Ce pays où tous ces évènements déconcertants se passent en ce moment, c’est la France, pays des droits de l’homme, terre d’asile des opprimés, nation enviée par les persécutés.
J’ai vu et j’ai eu honte.
Pleure, ô pays bien aimé.
« ● Six personnages en quête d’hauteur● Conseil constitutionnel : dernier rempart du droit naturel ? »
-
Commentaires