• ● L'affaiblissement des institutions : de l'oeuf au boeuf

    Fidèle à l’orientation de ce site, nous ne traitons pas dans cet article du fond de la loi, mais d’une de ses conséquences.

    La manière dont cette loi a été adoptée a un effet collatéral préoccupant : l’affaiblissement de nos institutions. Aucune de celles-ci n’a en effet été épargnée.

    Le Président de la République s’est fait le défenseur d’un lobby ultra minoritaire et a refusé d’entendre des millions de manifestants. Il n’y a même pas mis les formes. Il impose une dénaturation du mariage, comme si celui-ci était important à ses yeux, alors que lui même n'a jamais épousé la mère de ses quatre enfants. Alors qu’il se disait le «candidat du rassemblement », puis le « Président de tous les français », il a coupé en deux le pays et des familles où des clivages douloureux, souvent générationnels, sont apparus. Donc, tant dans son attitude politique que dans sa posture « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais », il s’est mis en faute et s’est discrédité. Et se discréditer, dans sa position, c’est s’affaiblir sa fonction.

    Le Premier Ministre a cru bon de répondre à la demande du Président du CESE pour savoir ce que celui-ci devait faire de la pétition. Agir ainsi, c’est aller contre la séparation des pouvoirs : l’exécutif n’a pas à se mêler de ce type de fonctionnement. Ces trois lignes suffisent pour ce personnage auquel l’Histoire ferait déjà honneur en ne retenant que son insignifiance.

    L’Assemblée Nationale, par la partialité de l’examen du projet par la Commission des Lois (90 % des personnes interrogées étaient idéologiquement en faveur du mariage des couples homosexuelles), a montré son mépris du dialogue, alors qu’elle prétendait avoir organisé le « débat » (mot valise qui ne signifie pas grand chose, mais dont les medias officiels nous rabattent les oreilles). Ce qu’il faut souligner ici, c’est que l’Assemblée Nationale est juridiquement en droit de procéder ainsi : le rapporteur de la Commission consulte qui il veut. Mais c’est justement la conjonction de ces deux points qui est inquiétante. L’Assemblée Nationale peut faire semblant de travailler sérieusement, mais en réalité peut ne pas le faire. Et en toute légalité. Cela est apparu au grand jour.

    Individuellement, les députés et sénateurs zélateurs de la loi Taubira, interrogés par courriel, avaient pour argument principal : « C’était dans le programme du candidat François Hollande. Donc les Français sont d’accord ». Cette position est inadmissible de la part d’élus parce qu’elle est extrêmement dangereuse parce qu'elle aussi va contre la séparation des pouvoirs : elle sous-entend en effet qu’une fois que le Président est élu, tout ce qu’il a promis devient légitime. Si on la pousse jusqu'au fond, elle aboutit à supprimer le rôle du Parlement. Et elle provient de ceux qui devraient défendre becs et ongles la séparation des pouvoirs : car le renoncement à la séparation des pouvoirs, c’est la naissance du totalitarisme.

    Au Sénat, le vote a été fait à main levée, sans prévenir, de façon pire que dans une réunion de copropriété véreuse. Cette manière de faire est une honte, compte tenu de l'importance de la question qui mettait en jeu nos valeurs fondamentales (la structure familiale) et du volume du courant populaire d’opposition, visible par l’ampleur inégalée des manifestations. Le Président du Sénat, plus ou moins le deuxième personnage de l’Etat, s’est totalement discrédité dans cette manœuvre. Quel respect pouvons nous avoir pour ce personnage à l’avenir ? Et si Hollande perd accidentellement son poste, c’est lui qui assurera l’intérim de la Présidence de la République !

    Le fameux CESE, dont le candidat Hollande avait dit qu’il renforcerait le rôle, s’est doublement discrédité. D’abord en refusant d’admettre la recevabilité d’une pétition signée par plus de 700 000 personnes, sur des arguties juridiques (« c’est sociétal, pas social»). Cherchez dans le dictionnaire de l’Académie Française le mot « sociétal » pour voir exactement ce que cela veut dire. Vous allez être surpris. Ce mot n’existe pas.

    Toujours pour le CESE, le fait que son Président ait demandé ses instructions au Premier Ministre montre à quel point cet homme se moque pas mal de la séparation des pouvoirs. Au fond, cet homme ne s’intéresse probablement qu’à conserver son fromage. Et il n’est sans doute pas le seul.

    Le Conseil Constitutionnel était le dernier recours. Quelle surprise ! La loi sur la famille, la structure fondamentale de la société, cela ne le concerne pas ! L’importance de l’activité de ces Messieurs justifie un article à elle toute seule, article disponible ici et que je vous engage à consulter.

    Un autre acteur du discrédit est le Ministère de l’intérieur. Je ne parle pas ici de la répression sauvage vers les participants pacifiques alors que les hooligans du PSG ont pu casser le Trocadéro dans une quasi-impunité. Il y a un autre point qui me semble plus grave. C’est l'institutionnalisation du mensonge. La minoration systématique du nombre de manifestants, avec trucage des photos fournies à la presse, est une institutionnalisation du mensonge. Ces gens-là mentent. Et qui a menti mentira. Ils nous ont menti là-dessus. Ils nous mentiront sur d’autres points. Cette position systématique affaiblit grandement la confiance que le peuple pourra avoir dans nos institutions.

    La Justice enfin : je ne citerai que pour mémoire la triste affaire du « Mur des Cons » du Syndicat de la Magistrature. Ce sont ces gens-là qui vous jugeront si vous êtes accusé d’homophobie pour avoir porté un T-shirt représentant une père, une mère et deux enfants. A l’heure où j’écris ces lignes, un jeune opposant est d'ailleurs en prison. Incidemment, je n’ai pas compris pourquoi c’est le Ministère de la Justice qui a porté cette loi. On n’a pas suffisamment dit que ce Ministre est un indépendantiste Guyanais, qu'il a contesté publiquement l’intégrité du territoire national, et est tout simplement un ennemi de la France que nos ancêtres nous ont léguée.

    Dernier point : cette affaire a montré à quel point les medias officiels sont en coupe réglée. Le lavage de cerveau, le matraquage homolâtre, les attaques systématiques contre les opposants au mariage des couples homosexuelles, la partialité des informations ou des débats sur toutes les chaînes du service dit public ont atteint un niveau inimaginable. Cela est fait, bien sûr, par des convergences d’intérêt, des nominations de copains et de coquins aux différents postes, mais aussi par la systématisation progressive de l’entrée de la profession de journaliste à des personnes dites de gauche. Les autres ne pourraient pas y faire carrière.

    Une fragilité qui a d'inquiétants précédents
    Je n’ai pas d’attachement particulier à une Constitution plutôt qu’une autre. Ce qui m’inquiète ici, c’est que toute cette affaire a révélé combien nos institutions actuelles étaient fragiles. Formellement, je pense que le « droit » a été respecté. Je dirais plutôt la lettre des procédures. Mais cela aboutit au constat que l’on peut mépriser le peuple que l’on est censé représenter, tout en se drapant des oripeaux de la légalité et de la démocratie.

    Il y a d'ailleurs des précédents. Il n'est pas politiquement correct de les invoquer, et je me ferai traiter d'extrémiste pour les avoir mentionnés. Mais ils méritent réflexion dans la période difficile que nous traversons. L'Allemagne nazie n'a jamais abrogé la constitution de Weimar. L'URSS avait une constitution qu'elle n'a jamais respectée. Certes nous sommes encore loin de ce type de débordement, mais une fois le premier pas effectué, on n'a plus de raison de s'arrêter. Qui vole un œuf vole un bœuf.

    L'étrange vision d'un trompe-l'oeil
    Avec cet éclairage, notre construction institutionnelle apparaît soudain comme une sorte de trompe-l’œil. Cette vision d’un trompe-l’œil est le résultat de l’action de M. Hollande, de ses commanditaires et de ses janissaires. Est-ce le résultat d’un détournement conjoncturel, ou est-ce écrit dans la structure de nos institutions ?

    A l’heure où d’autres extrémistes se rapprochent dangereusement du pouvoir, il est temps de s’en inquiéter.

     

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