Avec le recul de plusieurs mois de combat contre la dénaturation de la famille liée au mariage homosexuel, on ne peut qu’être frappé par la détermination croissante de ses opposants.

On s’en doutait, mais la démonstration en est devenue flagrante lors de la manifestation du 24 mars. Alors que l’on pouvait craindre un essoufflement du mouvement, les participants ont été encore plus nombreux que le 13 janvier. Et ce, malgré les difficultés économiques et logistiques, en particulier pour les provinciaux., dont il faut saluer encore la mobilisation et la détermination.

Depuis, on a vu apparaître et se propager des initiatives locales : photos devant les mairies, huer les ministres, manifestations devant le Sénat, radicalisation lente, mais inéluctable - et d’ailleurs provoquée par l’autisme du Gouvernement.

On peut se demander pourquoi cette opposition est si forte et pourquoi elle ne faiblit pas. Il y a sans doute plusieurs raisons à cela. Je voudrais ici en souligner deux.

Le mariage homosexuel et ses conséquences attaquent les fondements de notre identité
La première raison, c’est que bon nombre d’indifférents ont fini par percevoir quelque chose qui n’était pas évident au départ : le mariage homosexuel est en réalité une attaque contre la filiation et contre la famille. Et là, la réaction est viscérale. On ne défend pas un bien, un « avantage acquis » suivant une terminologie de type lutte des classes, mais quelque chose qui est beaucoup plus profond : les racines, l’identité, l’attachement à nos ascendants, quels qu’ils soient. 

Même, l’opposition à la loi sur l’avortement n’atteignait pas un caractère aussi viscéral. En effet, elle ne touchait pas si profondément aux tripes un aussi grand nombre d’opposants. C’est pourquoi la prendre comme référence de ce qui va se passer est un mauvais calcul de la part des zélateurs du mariage homosexuel.

Les élus et les institutions, sous le masque du légalisme, bafouent l’expression populaire
La seconde raison est l’attitude de mépris des pouvoirs publics. Cette attitude a cristallisé l’opposition. Que l’on reprenne la liste ci-dessous, malheureusement incomplète :

1. Mensonge de l’Etat sur le nombre de participants à la manifestation du 13 janvier 2013

2. Simulacre de débat à la Commission des lois de l’assemblée nationale, où près de 90 % des personnes interrogées étaient des zélateurs du mariage homosexuel

3. Interdiction de la manifestation du 6 février 2013 devant l’assemblée nationale

4. Rejet d’une pétition de 700 000 signatures (il y a eu en fait au moins 850 000 signatures), sous l’instruction du Premier Ministre, en négation de la séparation des pouvoirs

5. Nouveau mensonge d’Etat sur le nombre de participants à la manifestation du 24 mars 2013

6. Gazage sur ordre du Ministère de l’Intérieur de familles et d’enfants à l’occasion de cette manifestation

7. tAttaques et matraquages de personnes âgées, agissements de policiers en civil comme des nervis d’extrême droite (voir sur Internet)

8. Vote à main levée à la va-vite au Sénat, pas même digne d’une manœuvre de conseil syndical véreux dans une assemblée générale de copropriétaires. Et n’oubliez pas que le Monsieur qui était aux commandes de cette mascarade est le Président du Sénat, c’est à dire le deuxième personnage de l’Etat après le Président de la République ! Comme vous sans doute, je n'en voudrais pas comme syndic de ma copropriété !

A cette série de manquements des devoirs des élus vis-à-vis de leurs électeurs, on peut rajouter deux autres points, et ce sans aller chercher d’autres affaires ou d’autres échecs :

9. Le constat que parmi les ministres soutiens et le Président de la République, beaucoup ne sont pas mariés : qu’ont ils alors à vouloir élargir une institution qu’ils méprisent ?

10. Le black-out total des media du pouvoir sur l’annonce du refus de la pétition par le CESE, qui ne peut être que le résultat d’une censure orchestrée.

Ils ont tout sali : nos croyances, nos valeurs, nos institutions
Ils touchent à nos valeurs les plus profondes. Ils bafouent les expressions démocratiques en se drapant du manteau de la dignité ou de la légalité. Ils érigent le mensonge en système de justification et de gouvernement.

Ils peuvent sonner l’hallali sur un Jerôme Cahusac, déclarer une guerre au Mali, mettre en garde à vue les paisibles campeurs de l’Assemblée Nationale, demander aux ministres d’ouvrir leur tirelire (en Novlangue Hollandesque: « déclarer leur patrimoine »), donner de généreux temps d’antenne à une journaliste lesbienne qui a eu un retard de train, etc., ils ne pourront pas éviter que nos tripes continuent à se manifester. 

Ils sont allés trop loin. Ils ont blessé, trompé et humilié le peuple. Celui-ci ne l’oubliera pas. C’est pour cela que viscéralement, le peuple restera déterminé dans ses actions contre cette loi. La sagesse, c’est qu’ils retirent leur loi pour limiter les dégâts. Mais la conviction que nous, citoyens, avons un devoir de surveillance, en particulier des dérives idéologiques, est maintenant installée pour longtemps.