• Le passage obligatoire en mairie est une exception

    La célébration obligatoire du mariage civil en mairie est une exception en Europe. C’est cette particularité qui accroît dans notre pays la portée symbolique de la réforme.

    Seuls 3 pays obligent à passer en mairie pour le mariage : la Belgique, la France et le Luxembourg. La quasi totalité des autres pays européens se contentent d’enregistrer civilement les mariages. Ces mariages peuvent être religieux ou non. 

    En Espagne, au Royaume-Uni, au Portugal, en Suède ou au Danemark par exemple, les représentants des cultes définis par la loi sont des officiers d’états civils. Ils sont habilités à célébrer des mariages. Le mariage religieux y produit donc des effets civils. Quant aux non-croyants qui ne célèbrent pas de mariage religieux, il leur suffit de se faire enregistrer auprès d’un officier d’état civil habilité (agent  municipal, greffier, etc.). 

    Le Royaume-Uni, pays réputé avoir légalisé mariage entre homosexuels est un exemple intéressant. L’Église anglicane a refusé de procéder à des mariages homosexuels lorsque le gouvernement Cameron l’a interrogée pour promulguer sa loi. Ainsi, la loi stipulera qu’il est interdit à l’Église anglicane d’y procéder, ce qui pratiquement en limite singulièrement la portée. Bien sûr, les porteurs en France du projet Taubira, lorsqu’ils citent le Royaume Uni comme prétexte d’exemple à suivre, ne le disent jamais. Disons à leur décharge que la plupart d’entre eux l’ignorent : ils répètent les arguments sans les avoir creusés.

    A l’exception notable de la Belgique (pays que l’on sait par ailleurs au bord de l’explosion), les pays qui ont légalisé le mariage entre homosexuels procèdent tous de la sorte. C’est un point fondamental pour l’acceptabilité de cette disposition. Car les citoyens de ces pays peuvent ainsi choisir en quelque sorte entre deux mariages : un mariage civil, formalité d’enregistrement, ou un mariage religieux qui produira des effets civils automatiques, sans formalité supplémentaire. 

    Ainsi, dans les pays où les Églises refusent d’unir des homosexuels, les couples qui se marient religieusement peuvent se dire que leur mariage n’a rien à voir avec celui ouvert aux personnes de même sexe. Seule l’Église luthérienne de Suède à ce jour a accepté d’unir des duos d’homosexuels.

    Si l’Espagne et le Portugal, pays à forte tradition catholique, ont légalisé, malgré de fortes réticences, le mariage homosexuel, c’est en partie parce que les catholiques ne se sentaient pas, ou peu, concernés par ce type de mariage déclaratif.

    En France, c’est différent. D’abord, c’est le code pénal qui interdit à un religieux de célébrer un mariage qui n’a pas été auparavant célébré en mairie. De plus, dans notre pays, il a été voulu que le mariage civil républicain soit revêtu d’une authentique solennité (célébration obligatoire en mairie, possibilité d’échange des alliances). Ce mariage civil obligatoire et sa solennité s’imposent à tous. C’est pourquoi  la charge symbolique du projet de loi du gouvernement, sur sa partie mariage, est si forte. La modification du Code civil en matière de mariage et de filiation concernera toute la population. Ainsi, en France, et contrairement aux autres pays d’Europe, le « mariage pour tous » transforme le mariage de tous

     

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